Gordon Yaeger, Bell Aerosystems
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Le "rocketbelt" ou ceinture fusée, est une espèce de sac à dos contenant des réservoirs de combustible et un moteur fusée, qui permet de faire voler un homme sans voilure ni ailes. Un ultralight avant l'heure. Cette machine a été construite dans les années 1960 aux USA par Wendell F. Moore de Bell Aerospace, pour le compte de l'armée américaine , pour le transport individuel de fantassins.
Principe de propulsion: de l'eau oxygénée à plus de 90% arrive dans une chambre de catalyseur (composée de grilles en fil d'argent) ou elle se décompose en vapeur d'eau et oxygène à haute température et haute pression.
Le gaz produit passe dans des tuyères latérales et produit la propulsion et le vol.
Fabriquée en quelques prototypes, le projet a été abandonné à cause de la durée de vol trop courte (25 secondes). On a vu cette ceinture dans quelques films: un James Bond (thunderball) ainsi que dans le feuilleton télé: "l'homme qui tombe à pic" (the fall guy) puis une démonstration a été faite à l'ouverture de la coupe du monde de 1984 à Los Angeles .
Le premier rocketbelt se trouve maintenant au Smithsonian National Air and Space Museum
Le problème est le gaspillage d'énergie du à l'éjection de gaz de propulsion à très haute vitesse (1500 m /s) par rapport à la vitesse du pilote (27 m/s ou 100 km/heure). Le rocketbelt produit 1500 CV alors que la puissance nécessaire n'est que de 55 CV.
Une variante à été étudié, mais jamais construite, par John K. Hulbert, en faisant passer le gaz dans une turbine qui faisait tourner un ventilateur (turbofan) de 22 cm de diamètre. Ce ventilateur aspire de l'air et l'éjecte à une vitesse moindre, ce qui réduit la perte d'énergie. La puissance est de 150 CV. Le rapport est de 10, ce qui aurait donné en théorie une durée de vol de prés de 5 minutes.
Les machines
RocketBelt (moteur
fusée)
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rocketbelt détail
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Variante avec TurboFan
(ventilateur, turbine)
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TurboFan détail
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Bell a revendu ses brevets en 1970 à Williams international, qui a remplacé l'eau oxygénée et les turbines par un turboréacteur pour faire le JetBelt puis avec un plus gros réacteur pour faire une plate-forme volante Wasp ou William X-Jet.
Renouveau:
Initialement étudié pour l'armée pour le transport individuel de fantassins, mais considéré depuis cette époque comme des gadgets inutiles et sports extrêmes, concurrencés à l'époque par l'hélicoptère, les propulseurs individuels reprennent du poil de la bête et suscitent un regain d'intérêt depuis quelques années.
Une association virtuelle, s'est créée sur Internet sur ce sujet, regroupant environ 150 personnes, la plupart oeuvrant dans d'autres domaines de l'aviation (pilotes d'avion, d'hélicoptère, parachutistes, parapentistes) avec une dizaines de personnes construisant un Rocketbelt ou un Jetbelt.
Le Rocketbelt concrétisait les souhaits de vols individuels avec un appareil de petite taille et très mobile, à atterrissage et à décollage vertical. A cause de sa très faible autonomie, il aurait pu être concurrencé par des avions de petites tailles comme les ULM mais ceux ci n'ont pas ses capacités décollage vertical. Et aussi par les paramoteurs. Ils permettent bien l'atterrissage vertical, mais ils sont trop instables et sensibles aux turbulences, en zone urbaine pour les secours et en montagne.
Tout reste encore à faire pour un appareil présentant ces caractéristiques.

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