DRUIDISME
Il est difficile d'établir avec exactitude les origines du druidisme. Cependant une hypothèse laisse à penser qu'une rencontre entre des populations indo-européennes, aux rites chamaniques, et une civilisation mégalithique en place aurait donnée naissance à cette étrange mélange vers 1500 ans av. J-C avant de disparaître progressivement avec l'apparition de l'Empire romain. Le christianisme naissant va, par la suite, offrir au druidisme une chrétienté monastique celte originale en Bretagne, en Cornouailles et en Irlande. L'avènement des Carolingiens, puis l'Inquisition auront des effets terribles sur le culte druidique. Il faut attendre le XVIIème siècle pour avoir une idée plus précise sur la persistance des cultes antiques. C'est en 1650 que Maunoir décrit la "Secte des Monts d'Arrée" dans son ouvrage en latin "L'iniquité de la Montagne". L'analyse de ce livre, dans lequel on retrouve des traces d'un culte voué au dieu Cernunos, démontre l'existence d'un culte druidique en Bretagne à cette époque. Mais c'est au début du XVIIIème siècle que le druidisme renaît véritablement de ses cendres. Le 21 juin 1717, quatre Loges Maçonniques se réunissent à Londres et fondent la Grande Loge de Londres. Le 21 septembre de la même année l'une de ces quatre Loges fonde le Druid Order.
C'est au domaine de Menez-Meur que les druides, les bardes et les ovates se sont retrouvés au mois d'août 1998 pour célébrer leur traditionnel Gorsedd 70 ans plus tard, Yolo Morganwg structure ce druidisme moderne et fonde en 1819 à Camarthern le Gorsedd du Pays de Galles. En 1899 une délégation bretonne, invitée dans le cadre de l'Eisteddfod de Cardiff, décide à son tour de fonder le Gorsedd de Bretagne. Son premier grand druide fut Jean Le Fustec, puis Erwan Berthou, Taldir Jaffrenou, Pierre Loisel et depuis 1978 Gwenc'hlan Le Scouëzec. De nos jours le druidisme compte plus de deux millions d'initiés. Il est organisé en Gorsedd dont les principales sont le Druid Order, le Gorsedd du Pays de Galles, le Gorsedd de Cornouailles et le Gorsedd de Bretagne. D'autres mouvements druidiques existent mais ne sont pas reconnus par les principales obédiences. Druide
Introduction Le druide était un personnage omnipotent et omniscient de la société,
chez les Celtes de l’Antiquité,
au point qu’il était à la fois ministre du culte, philosophe, gardien du Savoir
et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de
la classe guerrière. Il est en premier lieu l’intermédiaire entre les dieux et
les hommes. Un seul nom de druide historique nous est connu, c’est Diviciacos dont Jules César nous apprend qu’il gouvernait le peuple des Eduens. Les autres, dont il est question dans les textes, relèvent de la mythologie celtique ; mention particulière au très célèbre Panoramix, un druide de fiction imaginé par René Goscinny dans la bande dessinée Astérix. Nota : Il est ici question des druides et du druidisme de l’Antiquité et non du mouvement néo-druidique contemporain.
Sources et Etymologie Comme pour tout ce qui concerne la civilisation celtique, nous ne disposons d’aucun texte d’origine interne. Les druides eux-mêmes sont à l’origine de cette lacune : considérant que la parole écrite est morte, ils ont privilégié l’oralité et la mémoire pour la transmission du Savoir. Néanmoins, les Celtes connaissaient l’écriture et l’ont utilisée de façon marginale. De plus, ils ont inventé les ogam ou écriture oghamique dont 300 inscriptions à vocation funéraire nous sont parvenues gravées dans la pierre. Deux types de sources nous permettent d’appréhender le sujet : les témoignages antiques et la consignation par des clercs, de traditions orales au moyen âge en Irlande. Pour la première catégorie, il faut citer notamment Diodore de Sicile (Histoires), Strabon (Géographie), Pomponius Mela (De Chorographia), Lucain (La Pharsale), Pline l’Ancien (Histoire naturelle), et surtout César qui, avec ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, nous apporte de nombreuses et importantes informations sur la société gauloise ainsi que sur la religion et ceux qui en ont la conduite. Une deuxième source vient corroborer la première et l’enrichir d’une origine différente, il s’agit d’un ensemble de textes irlandais, pour l’essentiel, écrits du VIIIe siècle au XVe siècle. Ils retranscrivent les mythes et épopées de l’Irlande celtique qui se sont transmis oralement de générations en générations. Les collecteurs transcripteurs les ont affublé d’un vernis chrétien, sous lequel l’étude découvre l’original. De cette littérature, on peut citer : le Cath Maighe Tuireadh (Bataille de Mag Tured), le Tochmarc Etaine (Courtise d’Etain), le Tain Bo Cualnge (Razzia des Vaches de Cooley), le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes) et les Mabinogion gallois. On a longtemps pensé (depuis Pline) que le mot druide était associé au chêne, à cause des rites associés à cet arbre. Les linguistes et philologues ont maintenant établi que ce terme spécifiquement celtique, présent tant dans le texte de césar que ceux du moyen âge, provenait de « dru-wid-es » qui signifie « très savants ».
La classe sacerdotale
Structure de la société celtique César, relatant ses opérations militaires, avait noté que les Gaulois (la plèbe) étaient dirigés par deux classes d’hommes, les druides et les chevaliers (equites). On retrouve cette hiérarchie dans la structure de la société divine des Tuatha De Danann, les dieux de l’Irlande, qui reproduit le schéma de l’idéologie tripartite des Indo-européens, telle qu’elle a été exposée par Georges Dumézil. La classe sacerdotale qui possède le Savoir et fait la Loi ; elle administre le sacré et le religieux La classe guerrière qui gère les affaires militaires sous le commandement du roi La classe des producteurs (artisans, agriculteurs, éleveurs, etc.) qui doit subvenir aux besoins de l’ensemble de la société et en priorité ceux des deux autres classes
Hiérarchie et structure de la classe sacerdotale La classe sacerdotale est elle-même hiérarchisée, et ses membres possèdent des « spécialités ». le mot druide est un terme générique qui s’applique à tous les membres de la classe sacerdotale, dont les domaines d’attribution sont la religion, le sacrifice, la justice, l’enseignement, la poésie, la divination, etc. le barde est spécialisé dans la poésie orale et chantée, son rôle est de faire la louange, la satire ou le blâme. le vate est un devin, il s’occupe plus particulièrement du culte, de la divination et de la médecine. Les femmes participent à cette fonction de prophétie (telles les Gallisenae de l’île de Sein). Dans la tradition irlandaise le file (pl. filid) est un devin, il a remplacé le barde dont il possédait aussi les attributions. En fonction de leurs spécialité, les filid sont sencha (historien, professeur), brithem (juge et juriste), scelaige (conteur), cainte (satiriste), liaig (médecin), dorsaide (portier), cruitire (harpiste), deogbaire (échanson). Le devin est le faith, la prophétesse est banfaith ou banfile. Ollamh est le titre le plus élevé (le sens du mot est docteur, savant) devant l’anruth (brillant), l'oblaire étant l'étudiant (voir Hiérarchie des filid dans l'article Barde). [modifier]
Le rôle du druide dans la société En tant que ministre de la religion, le druide procède à tous les rites
cultuels, et en particulier aux sacrifices. Si les sacrifices humains de
prisonniers de guerre sont attestés, il semble cependant qu’ils étaient réservés
à des circonstances exceptionnelles, les sacrifices animaux (chevaux, taureaux)
ou symboliques était plus courants. Le roi ne prend pas la parole avant le druide, mais ils forment une sorte de binôme indispensable et antagoniste. Si le roi exerce la Souveraineté, il le fait sous l’inspiration du druide qui lui doit le conseil, il y a dépendance du pouvoir politique au spirituel.
Les pratiques Certains textes irlandais font état de l’intervention des druides au
moment de la naissance, pour donner un nom à l’enfant et pratiquer une
lustration, que l’on assimile à une forme de baptême. [modifier]
Les fêtes L’année celtique comporte quatre grandes fêtes au caractère obligatoire, l’absence étant punie de mort. Samain dont le sens est « réunion » a lieu le 1er novembre. Plus que le nouvel an, c’est le passage d’une année à l’autre, sa célébration dure une semaine qui est hors du temps, ce qui favorise les contacts avec l'Autre Monde. Elle se caractérise par des festins et des beuveries rituelles. Imbolc qui signifie « lustration » est le 1er février. C’est la purification qui marque la fin de la période hivernale. Beltaine les « feux de Bel » au 1er mai est une fête sacerdotale en rapport avec Belenos et de sa parèdre Belisama, qui marque le passage de la saison sombre à la saison claire avec le changement d’activités que cela implique. Les druides allument de grands feux pour protéger le bétail, essence même de la richesse. Lugnasad est l' « assemblée de Lug» le 1er août. Cette fête est consacrée au roi dans son rôle de redistributeur des richesses et de protecteur. C’est l’occasion de conclure des contrats de toutes sortes (commerciaux, matrimoniaux, juridiques) et de se mesurer dans des compétitions (joutes littéraires, sports).
Le Druidisme Selon le Lebor Gabala (Livre des Conquêtes) Le druidisme a été inventé
par les Partholoniens, arrivés en Irlande 312 ans
après le déluge et qui vont l’occuper pendant 5000
ans. César aussi pense qu’il est originaire de l’île de Bretagne, puis s’est répandu
en Gaule ; d’ailleurs il affirme que nombre d’étudiants vont se perfectionner là-bas. Les Celtes étaient convaincus de l’immortalité de l’âme, c’est la raison
pour laquelle les guerriers n’éprouvaient aucune peur de la mort lors des
batailles. Des confusions dans la lecture des textes ont suggéré la notion de réincarnation,
mais celle-ci est inexistante. Le culte se pratiquait dans des aires sacrées appelées Nemeton en langue gauloise (et nemed en gaélique) dont
on trouve la trace, par exemple, dans le toponyme de la forêt de Nevet près de Locronan (Finistère),
dont la Troménie, procession chrétienne, perpétue le souvenir d’une cérémonie
druidique. Il est fort probable que des monuments mégalithiques, tels Carnac ou Stonehenge,
aient été récupérés par les druides. Si à l’origine le Nemeton fut probablement
un endroit ouvert, il a considérablement évolué pour devenir un enclos, de
forme généralement quadrangulaire, comprenant des édifices en bois et un puit à
offrandes. Les filid irlandais ont élaboré un système de notation, les ogam (parfois appelée écriture oghamique), qui n’a jamais servi à la rédaction de textes, mais à des inscriptions funéraires (dont 300 nous sont parvenues) ou incantatoires gravées dans la pierre ou le bois. Attribué par la tradition à Ogme le dieu de la magie et de l’éloquence, cet alphabet composé d’encoches et dérivé de l’alphabet latin en association avec des noms d’arbres, resta cantonné à l’Irlande, l’Écosse et le Pays de Galles. La thèse d’une origine chamanique préhistorique fut avancée, mais elle ne résista pas à l’analyse, et fut rapidement abandonnée. Par ailleurs, si le sanglier est l’animal emblématique de la classe sacerdotale, la notion de totémisme est totalement à exclure, ne correspondant pas dans sa définition aux conceptions celtiques.
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