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Historique du  Vol Libre

 

 

 

70 millions d'années avant Jésus Christ : Le ptérodactyle ou "doigts-en ailes" était un reptile volant de la famille des ptérosaures  vivant à lépoque des dinosaures (fin du Jurassique ) .Se lançant de points élevés,  les ptérosaures utilisaient les courants d'air ascendants et battaient des ailes pour faciliter leur  vol . Ils étaient toujours  en groupes et se nourissaient de poissons et d´insectes. Ils avaient de larges ailes, un crâne élancé et quelques dents ornaient leurs mâchoires en forme de bec. Ils vivaint près des côtes et dormaient, suspendus à des branches, tels nos chauves-souris actuelles.

 

15000 ans.avant Jésus Christ : En ce qui concerne l'origine du boomerang, bien que probablement liée au killing-stick, cela reste et restera probablementencore longtemps un mystère. La seule certitude est que cet objet, qu’il ait ou non été utilisé comme arme, était connu de nombreux peuples primitifs. Le plus ancien boomerang connu a été retrouvé en Pologne et daterait de 23000 ans avant J.-C. (il aurait été taillé dans une défense de mammouth). On aégalement retrouvé quelques exemplaires de boomerangs dans le tombeau de Toutankhamon (1350 av J.-C.). En fait on pense que bon nombre de peuples maîtrisaient le boomerang, mais ceux-ci étant la plupart du temps en bois,ils se conservent très mal. C’est la raison pour laquelle on en a retrouvé très peu. Seul le peuple aborigène d’Australie a gardé la tradition du boomerang, probablement pour des raisons idéologiques.

Le Killing Stick

 

Arme de chasse et de pèche aborigène, souvent confondue à tort avec le boomerang, se présentant sous la forme d'un morceau de bois dur taillé et légèrement courbe. Il est cependant plus grand et plus lourd que le boomerang. Il se lance horizontalement et part en ligne droite en tournoyant sur lui-même. Ce bâton a plusieurs avantages sur le javelot, qui était aussi utilisé par les aborigènes, et notamment une zone d'impact plus grande (plus d'un mètre d'envergure), une portée plus importante (plus de 150 m) et une forte énergie cinétique due á son poids assez élevé (environ 350 g).

Au contraire du boomerang, le killing-stick est complètement asymétrique : l’une des pales est courte et massive : c’est la partie contondante de l’arme, et c’est elle qui donne au killing-stick l’inertie nécessaire pour assommer sa proie. Cette pale peut présenter des sculpture pour augmenter l’importance des blessures causées Il est lancé horizontalement et droit vers la cible. Il vole en restant à l’horizontal et en faisant de lentes oscillations jusqu'à assommer sa cible. Il permet couramment d’atteindre des cibles distantes de plus de cent mètres.

 

2350 et 2150 AVANT JÉSUS  CHRIST . La description connue la plus ancienne du vol humain , Le seau d'argile de 4cm de hauteur peut être vu dans le musée antique de Pergamon à Berlin. Il présente une ouverture de 10 centimètres montrant sur un relief le berger Etan sur un aigle.

 

 

500 AVANT JÉSUS-CHRIST : Le cerf-volant est depuis très longtemps considéré comme l’un des jouets folkloriques les plus typiques de Chine. Il combine contemplation, divertissement et sport (puisqu’il exige des capacités physiques). Pratiquer le cerf-volant est une activité apaisante.

Le cerf-volant est répandu dans une large partie du territoire chinoise, surtout à Weifeng du Shandong, à Nantong du Jiangsu, à Beijing et à Tianjin. Selon une légende populaire, le lancement du cerf-volant peut chasser la fatalité.

Aux temps anciens, pour chasser les mauvais esprits et éliminer la maladie, on lançait un cerf-volant et coupait ensuite le fil pour le laisser partir librement. Développé au cours d’une longue histoire par d’innombrables artistes et peintre, le cerf-volant chinois possèdait des caractéristiques particulières : une armature de bambou et une garniture peinte ou dessinée.

Le cerf-volant chinois présente toujours un style traditionnel,c’est-à-dire qu’il est peint de façon réaliste afin d’avoir une signification de bon augure, il est ficelé et collé soigneusement pour obtenir une fabrication de qualité. Le cerf-volant de Beijing d’une histoire de plus de 300 ans possède de nombreuses sortes d’armature dont la plus représentative est le cerf-volant en forme d’hirondelle. Celui-ci orné de dessin de papillon ou de pivoine est d’un symbole de richesse et de bon augure.

 

400 AVANT JÉSUS CHRIST . Les questions se posent sur le fond des rapports non confirmés qui décrivent des appareils de vol. Quelle était la colombe du mathématien grec Archytas de Tarant ?

Voler comme un oiseaux est un rêve immémorial que l'on retrouve dans les premiers témoignages de l'histoire humaine . La plus célèbre étant celle du mythe grec de Dédale et de son fils Icare . Pour sévader de leur geôle sur l'isle de Crète ils se fabriquèrent des ailes de plumes qu'ils fixèrent à leurs épaules à l'aide de cire ; mais ,  Icare s'approcha trop près du soleil , la cire fondit et il tomba dans la mer .

 

Dans la mythologie grecque, Helios est le jeune dieu grec du soleil. Chaque matin à  l'aube il se lève de l'océan à l'est et va dans son char, tiré par quatre
Chevaux -
Pyrois, Eos, Aethon et Phlegon - par le ciel, pour descendre la nuit à l'ouest. Le Soleil ou Hélios, fils d'Hypérion et de Basilée, fut noyé dans l'Eridan par les Titans, ses oncles. Basilée, cherchant le long du fleuve le corps de son fils, s'endormit de lassitude, et vit en songe Hélène qui lui dit de ne pas s'affliger de sa mort, qu'il était mis au rang des dieux, et que ce qui s'appelait autrefois, dans le ciel, le feu sacré, s'appellerait désormais Hèlios ou le Soleil.


Les Grecs et les Romains l'appellent très souvent Phébus et Apollon. Cependant, les anciens poètes font ordinairement une distinction entre Apollon et le Soleil, et, reconnaissent en eux deux divinités différentes. Ainsi Homère, dans l'adultère de Mars et de Vénus, dit qu'Apollon assista à ce spectacle, comme ignorant le fait ; et que le Soleil, instruit de toute l'intrigue, en avait donné connaissance à Vulcain.
Hélios s'éprit d'un vif amour pour Rhodos, fille de Neptune et de Vénus, et nymphe de l'île à laquelle il donna son nom. Il eut de cette nymphe sept fils, les Héliaques, qui se partagèrent l’île de Rhodes. Celte île fut consacrée au Soleil, et ses habitants, qui se disaient descendants des Héliaques, se vouèrent parliculièrement à son culte.
Ce dieu aima encore et épousa Perséis ou Persa, fille de Téthys et de l'Océan ; il en eut Éétés, Persé, Circé et Pasiphaé.

la plupart des légendes (relatées dans la Théogonie d'Hésiode), il jaillit avec Chrysaor du sang de Méduse quand celle-ci est décapitée par Persée — d'où son autre nom de Medusæus, utilisé par exemple dans Les Métamorphoses d'Ovide. Selon d'autres traditions, Poséidon était le père des deux.

 

Après sa naissance, Pégase quitte aussitôt la terre pour rejoindre les dieux. Il porte le tonnerre et les éclairs de Zeus. Il est capturé par le héros Bellérophon (ou bien lui est donné par Athéna), qui parvient à le maîtriser et s'en sert ensuite comme monture dans son combat contre la Chimère. Mais quand Bellérophon voulut monter sur le Mont Olympe avec lui, Zeus envoya un taon géant piquer le cheval. Sous le coup de la douleur, Pégase désarçonna Bellérophon qui retomba sur la terre, et le cheval monta seul sur l'Olympe.

Son nom vient du grec πηγή / pêgế, « la source » : Pégase est censé avoir fait jaillir, en frappant de son sabot le mont Hélicon, demeure des Muses, la source Hippocrène, où s'abreuvent les poètes. C'est le symbole de la poésie — d'où l'expression grecque « enfourcher Pégase » pour « avoir de l'inspiration ».

 

220 ANS AJC
Les archives indiquent que les cerfs-volants sont utilisés par les chinois comme télémètres.
 

200 ans av. J.C : on a trouvé dans une tombe à Saqqarah en Egypte, un objet ailé .

Planeur égyptien

Comme les avions n'existaient pas dans l'ancienne Egypte, il fut répertorié comme figurine d'oiseau en bois et classé sous le n° 6347 dans le "rayon jouets" au sous-sol du musée du Caire.

Il demeura ignoré jusqu'en 1969, quand le Dr Khalil Messiha qui étudiait les maquettes des anciens égyptiens, fut intrigué par cet oiseau bizarre.

  • Aux formes aérodynamiques comparables à nos planeurs modernes.
  • Qui a une queue verticale et non horizontale.
  • Avec comme inscription : "don d'Amon", le dieu du vent.
  • L'objet en sycomore léger pèse 39 grammes, fait 14 centimètres de longueur pour 18 d'envergure.
  • Ses ailes sont en dièdre inverse, ce qui procure une grande stabilité en vol.
  • Il est parfaitement "centré" ; son centre de gravité se situe au tiers de la corde de l'aile.

Il peut donc voler !!!
Comme l'ont démontré les répliques en balsa qui ont été faites, en y rajoutant une pièce fendue à l'endroit marqué sur la queue faisant office de gouverne de profondeur.

Il est maintenant étiqueté comme maquette d'avion, ainsi qu'une quinzaine d'autres artefacts ailés, et a fait l'objet d'une exposition spéciale dans le hall central du musée du Caire en 1972.

 

Il y a 2 200 ans, qui pouvait avoir de telles connaissances aérodynamiques ?

Comment ont-ils obtenu ce savoir ? observation ? voyance ? ...

A noter que les égyptiens étaient connus pour faire des maquettes de leurs projets de construction ainsi que des objets familiers au mort afin de les placer dans sa tombe pour l'éternité.

Pour certains, ces "oiseaux" ne sont que de simples girouettes... indicatrices de la direction du vent, d'où la queue verticale..

 

368- 1644 Chine .Il est incontestable que dans la Chine ancienne des hommes s’élevaient à l’aide de cerfs-volants, en voici deux exemples : Chen Meigong de la dynastie des Ming, (1368- 1644), écrit dans " Les Manuscrits Authentiques de Bai Shiqiao " chapitre " Sur les cerfs-volants ", que sous le règne de Gao Yang, Empereur de la Dynastie des Qi du Nord, (vers 559), on exécuta en masse tous les habitants du nom de Yuan. Wang Shao, petit fils de Wang Xi, de Pencheng, fut lui aussi jeté au cachot. Son cousin Yuan Tou’er, prisonnier avec lui, proposa de s’évader avec d’autres captifs, en partant du pavillon du Phénix d’or, chacun sur un milan de papier*. Mais seul, Yuan Tou’er réussit à se transporter jusque la grand route, ( sur un engin planeur plutôt qu’un cerf-volant? )

500 après Jésus-Christ  : On a retrouvé en Bolivie , en Colombie et en Amérique Centrale, une vingtaine de bijoux en or, fabriqués par les Qimbayas, d'environ 5 centimètres, datant du Ve au XIe siècle.

Ils sont répertoriés officiellement comme reproductions zoomorphiques :

  • Un insecte ou un oiseau ? Leurs ailes sont toujours situées au-dessus de leur corps !
  • Une raie ? Elles n'ont pas de nageoire caudale !
  • Un poisson ( volant ) ?
    • Ils ont des nageoires en forme d'aile de libellule, pas en forme d'aile delta !
    • Contrairement à la dérive des avions, leur nageoire caudale est symétrique ( vers le haut et vers le bas ) !

A vous de vous faire une idée :

 

Vue de dessus

Vue de profil Vue de face

Coïncidences ? Gusmâo fit son avion après son retour de Bolivie, pays proche du Pérou où sont situées les fameuses "lignes" de Nazca ( même s'il s'avère qu'elles auraient fait de bien piètres pistes d'atterrissage )...

 

1282  Marco Polo : Marco Polo, dans sa description du monde, parue et traduite en français en 1936, note au chapitre 159: "...et vous dit maintenant comment, quand une nef doit partir pour un voyage, ils recherchent si ses affaires iront bien ou mal, les hommes du bateau prennent une claie, c'est-à-dire un caillebotis d’osier; à chaque coin et à chaque coté de la claie est attachée une corde, de sorte qu’il y a huit cordes qui toutes sont attachées ensemble par l’autre bout à un long câble.

Puis ils prennent un bonhomme, abruti ou ivre mort, et l'attachent à la claie, aucun homme de bon sens, ou sans dépravation ne s’exposerait à un tel danger, car ils font cette épreuve quand souffle un vent violent.

Ils mettent alors la claie face au vent qui la soulève et l’emporte dans le ciel, avec l’homme au bout du long câble.

Si lorsqu’elle est en l'air la claie s’incline dans le sens du vent ils tirent un peu la corde à eux et la claie se dresse tout debout; ils laissent alors filer un peu de câble et la claie monte, si elle redescend ils tirent de nouveau sur le câble jusqu’à ce que la claie se redresse et remonte, et ensuite donnent un peu de câble si bien qu’elle s’élève tant qu’on ne peut plus la voir si seulement le câble est assez long.

La signification de cette épreuve est que si la claie monte bien droit vers le ciel, le bateau, disent-t’ils, pour qui cette épreuve est faite, aura un voyage rapide et prospère: tous les marchands s’y précipitent pour y embarquer et prendre place. Mais si la claie n’a pu monter, pas un marchand n’aura envie de monter sur cette nef car, disent-ils, elle ne finira pas son voyage et rencontrera maintes aventures; de sorte que la nef reste au port cette année".

 

1490 : Léonard de Vinci (1452 -1519 )

Premier , à avoir sérieusement envisagé la possibilité d'un vol humain.Grand artiste et ingénieur , ses manuscrits demeurés inconnus du grand public pendant des siècles contiennent de longues dissertations sur le vol des oiseaux et chauves-souris ainsi que des dessins de machines volantes mues par l'homme .Des ornithoptères ( vol battant ) ainsi qu' un hélicoptère .

 

 

Ornithoptère . D'après les dessins de Léonard de Vinci

 

Modèle d'ornithoptère à quatre ailes, pour pilote debout. Les deux paires d'ailes, actionnées par un jeu de cordes et de poulies, devaient battre l'air à tour de rôle, "imitant l'allure d'un cheval".
   
Croquis de 1485 environ, montrant le détail du mécanisme et du système de transmissions d'un modèle de machine volante. En actionnant avec les mains des leviers, et en pédalant sur les dents de la roue inférieure, le pilote, à demi couché, devait s'élever. L'engin en forme de cloche à la tête du pilote est un inclinomètre.
 
Ce dessin datant des années 1480, est entouré d'une notice explicative dont l'écriture doublement inversée, est caractéristique de l'auteur. Il représente un hélicoptère fait d'une voilure tournante en forme de vis sans fin, mûe par un mouvement d'horlogerie. Si, comme le suggère le texte, l'appareil a fonctionné, il a probablement été le premier à transporter sa propre source d'énergie.
   
Les intuition géniales de Léonard de Vinci

"L'homme est capable" affirmait-il, "de se maintenir dans l'air par le moyen d'ailes battantes." De 1480 à 1519, date de sa mort, le génie de la Renaissance lutta pour vérifier son hypothèse et rendre possible ce vol qui fut, selon le mot d'un de ses biographes, "le plus obsédant et le plus tyrannique de ses rêves". Combinant ses connaissances de physique et de mathématiques avec ses observations sur le vol des oiseaux, Léonard dessina une étonnante variété d'ornithoptères mus par la force musculaire.
Si ses machines à ailes battantes se montrèrent irréalisables, certaines de ses idées, comme le rotor d'hélicoptère, se retrouvent dans des réalisations aéronautiques modernes.

 

1708,  Lisbonne, un père jésuite brésilien, de retour de Bolivie demanda officiellement au roi du Portugal Joâo V, l'autorisation de fabriquer un engin volant après lui avoir expliqué les bénéfices potentiels de cette nouvelle invention. Cet engin volant pourrait emporter 12 hommes et faire 200 miles nautiques en 24 heures, ( vitesse impressionnante pour l'époque, mais en fait environ 15 kilomètres par heure ).

La réponse fut favorable, il obtint même une pension importante pour ses travaux le 17 avril 1709.

Le fuselage était fait en plaques de fer recouvertes de nattes de paille, 2 globes de fer contenant de la magnétite reposaient sur des colonnes.
Sur l'étrange maillage étaient fixées un grand nombre de perles d'ambre qui "par une opération secrète maintiendraient l'aéronef en l'air. La chaleur du soleil sur les nattes disposées le long de l'aéronef tirerait celui-ci vers l'ambre."(?)

Le 5 août, Bartholomeu Lourenço de Gusmâo fit voler son engin devant le roi et sa cour mais il prit feu en l'air ; Le 30 octobre, nouvel essai de la "gondole volante", cette fois couronné de succès.

Promu académicien et aumônier royal, Gusmâo dut stopper ses essais à cause de l'Inquisition qui jugea l'invention satanique.

 "La Paserola (le grand oiseau)", supposé projet réalisé avec succès de l'ecclésiastique portugo brésilien Bartholomeo Lourenco de Gusmao. Un appareil de vol avec des dispositifs d'un avion et d'un dirigeable
Modèle fait selon les schémas historiques : H. Serowski, Otto-Lilienthal-Musée

                

Aéronef de Gusmao

 

19 septembre 1783 :

Les frères Montgolfier ont lancé un ballon  à air chaud de Versailles. Louis XVI avait décrété que le premier vol devrait  être effectué
avec des  animaux. Un canard, un mouton et un coq sont devenus les premiers voyageurs aériens.

Le 15 octobre 1783, un physicien nommé Jean-Francois Pilatre de Rozier et
le Marquis Francois d'Arlandes était les premiers hommes  à voler
Un ballon à l'air chaud nommé, "Aérostat Reveillon." Joseph et Jacquest Montgolfier ont
conçu le ballon à l'air chaud fait de tissu et papier. Le ballon a été chauffé
en brûlant laine et paille. Il a été attaché et monté(rose) à 84 pieds.

Un mois plus tard, le 21 novembre 1783, de Rozier et le Marquis d'Arlandes a volé,
Non attaché, à 500 pieds et a voyagé environ cinq et demie milles dans un vol de 20 minutes,
Le premier 'vol libre' fait par homme. Plus de 400,000 Parisiens, incluant Louis XVI et
Marie Antoinette, a été témoin de cet événement historique.

1796 : sir George Cayley (Brompton Hall, Yorkshire, 1773 - id. 1857)  

 


 

                                                     

 

Il  élabore les premiers principes d'aérodynamisme appliqués aux plus lourds que l'air et dessine les plans d'un premier planeur. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, des tentatives de saut en parachute et de vol avec des planeurs se terminent le plus souvent par des chutes.

 

Gravé sur un disque d'argent, ce planeur à aile fixe fut conçu par le jeune George Cayley en 1799. Il s'agit de la première représentation d'un aéroplane moderne, montrant les fonctions de portance, de propulsion et de contrôle.

 

 

Schéma de Cayley représentant le planeur cerf-volant qu'il réalisa en 1804. Long d'environ 1,20 mètre, son appareil fut le premier modèle réduit d'aéroplane à avoir volé.

Plans d'un jouet volant dessiné en 1853 par Cayley. Les pales ont une forme très actuelle. On appelait alors ces objets des "moulinets chinois".

 

22 octobre 1797 :   André-Jacques Garnerin (31 janvier 1769 à Paris - 18 août 1823 à Paris) est l'inventeur du parachute.

Pendant la révolution française, il occupe le poste d'« Aérostatier des Fêtes Publiques ». Il s'occupe de l'ascension des montgolfières.

Il effectue le premier saut en parachute de l'histoire le 22 octobre 1797 (1er Brumaire, an VI du calendrier républicain) en s'élançant d'un ballon à Paris au parc Monceau. Il atterrit sans dommage devant une foule admirative qui pensait le voir perdre la vie.

Le 12 octobre 1799, son élève et future épouse, Jeanne Genevieve Labrosse, est la première femme à sauter en parachute. Le 11 octobre 1802, elle dépose au nom de son mari un brevet sur l'« appareil dit parachute, destiné à ralentir la chute de la nacelle d'un ballon après l'explosion de celui-ci. Ses organes essentiels sont une calotté d'étoffe supportant la nacelle et un cercle de bois qui se trouve en dessous et à l'extérieur du parachute et servant à le tenir un peu ouvert lors de l'ascension : il doit faciliter son développement au moment de la séparation avec le ballon, en y maintenant une colonne d'air. »

 

Les 3 octobre et 4 octobre 1803, Garnerin effectue avec sa montgolfière le premier voyage aérien de longue distance entre Moscou et Polova en Russie sur un parcours de 300 km, puis, les 22 et 23 novembre 1807, il réalise un voyage de 395 km entre Paris et Clausen en Allemagne. a fait le premier saut en  parachute couronné de succès .
Au-dessus de Paris à une altitude de 3,200 pieds (975 m) dans un ballon à  hydrogène
il a sauté du panier. Le parachute possédait une ouverture à son sommet .
Il a oscillé d'une manière dangereuse lors de la descente. Cependant, il a atterri indemne
Garnerin est donc devenu le premier homme à concevoir un parachute efficace .

 

1856 , Le principe du planeur, inspiré des cerfs-volants, et sa réalisation sont bien antérieurs à l'avion. Le premier vol plané enregistré fut effectué par un marin de commerce Breton  Jean-Marie Le Bris, qui en 1857 parcourut quelque 200 m à environ 100 m d'altitude à bord d'une barque ailée baptisée ALBATROS et installée sur un système de lancement rudimentaire formé d'une voiture à cheval .

 

1866 : Janvier Wnek (1828 :  Kacz ó wka  - 10 juillet 1869 : Odporysz ó w )  était un charpentier Polonais: sculpteur et pionnier de l'aviation.

Modèle du Planeur de Wnek Janvier (Musée d'Ethnographie Krak ó w)

Modèle du Planeur de Wnek Janvier (Musée d'Ethnographie Krak ó w)

Janvier Wnek a construit un planeur, qu'il a nommé "Loty" . Construit en bois de cendre et de  lin . En juin  1866 il  a décollé d'une tour d'église dans le village Odporyszow .

Il a volé  pendant des festivals religieux, comme Pentecost, jusqu'à 2 km de distance .

Son vol final de 1300 mètres, le 20 juin 1869 dans Odporysz ó w, a abouti à une chute tragique et à  la mort de ce pionnier de l' aviation Polonais trois semaines plus tard.

 

1884  C'est à l' Américain J. Montgomery que l'on doit , le premier vol horizontal., à partir des falaises de San Diégo ,  Californie : il vole sur une distance de 200 mètres

 

1891 : Otto Lilienthal vole couremment sur des distances allant de 200 à 300 mètres.

Il faut voler et tomber , voler et tomber jusqu'à ce que nous puissions voler sans tomber . Auteur du premier livre d'aviation intitulé "Du vol des oiseaux comme base de l'aviation .Gràce à sa recherche fondamentale sur l'oiseau et les ailes artificielles, il a établi l'aérodynamisme des ailes et conçu des principes de base que nous utilisons encore de nos jours. Ses vols réussis entre 1891 et 1896 et sa recherche ont inspiré  les frères Wright. Il a influencé leur recherche au début de la construction de l'avion à partir de 1896 jusqu'à leur succès final en 1903.


Convaincu que le vol plané constituait une étape nécessaire dans la maitrise du vol propulsé, Lilienthal se lança en 1891 dans l'expérimentation de divers planeurs formés d'une légère armature d'osier recouverte de toile fortement tendue. Il s'agissait pour la plupart de monoplans à ailes fixes, mais il essaya aussi par la suite des biplans.
Lilienthal exerça une influence considérable sur le développement de l'aviation. Il représentait la synthèse, la personnification du vol. Ses écrits furent traduits et lus dans le monde entier. Reporters et journalistes laissèrent des descriptions enflammées des merveilleuses sensations goûtées au cours de leurs expériences de vol à bord de ses planeurs. Largement diffusées, les photographies du maître en action prouvèrent à un public fasciné que l'homme pouvait vraiment se maintenir dans l'air avec des ailes artificielles. D'autres passionnés de l'aviation étudièrent son oeuvre, recherchèrent ses conseils et copièrent ses machines.

 

Après la chute fatale de Lilienthal en 1896, une médaille de bronze fut frappée à sa mémoire. L'une des faces porte l'inscription suivante, en allemand : "Le premier vol humain du grand maître."

 

A Derwitz, en 1891, Otto Lilienthal s'élance du haut d'une colline à bord de sa première réussite, un planeur baptisé simplement n° 3, d'une surface alaire de 8 mètres carré, pesant 18 kg.

 

A Maihöhe, en 1893, sautant d'une tour destinée également au stockage de ses machines, Lilienthal plane au-dessus des spectateurs. Le sommet de la tour se trouvait à 9 mètres du bas de la colline, et Lilienthal écrivit que, depuis cette hauteur, "avec un peu d'entrainement", il pouvait se laisser glisser sur plus de 45 mètres en l'air.

 

 

En 1893, Lilienthal fit breveter aux Etats-Unis son planeur n° 6 (ci-contre) à ailes repliables. Sur la photographie ci-dessus, il atterrit avec son n° 6 au pied de la colline qu'il avait fait construire près de Berlin. Depuis le sommet, il pouvait décoller dans n'importe quelle direction, en tenant compte du vent dominant.

 

 

Donnée pour la reproduction "scrupuleusement exacte" d'une photographie enregistrant l'accident d'Otto Lilienthal, cette couverture du "Petit Parisien" est en fait un montage. Lilienthal tomba effectivement, mais il n'avait pas à portée de la main, un toit commode où se raccrocher ; aucun photographe n'assistait à la scène, et Lilienthal n'eut à souffrir que d'une simple foulure du poignet et d'une égratignure minime à la tête.

 

 

1899  Les frères Wright

PREMIER VOL


Wilbur Wright en 1905
à l'âge de 38 ans.

Orville Wright en 1905
à l'âge de 34 ans.

 

De Dayton en octobre 1902, Wilbur et Orville Wright entreprirent les préparatifs de leur prochain séjour à Kitty Hawk. C'est sans arrière-pensée de profit que les frères s'étaient lancés dans la recherche aéronautique mais ils étaient décidés désormais à revendiquer au plus vite toute la renommée et l'argent que leur apporterait la maîtrise de l'air. Ils avaient de bonnes raisons pour agir ainsi. Leurs travaux se divulguaient rapidement au sein de la communauté aéronautique mondiale, et ils savaient que d'autres, en s'appropriant leurs idées, pourraient bien les distancer dans la course au vol propulsé.
En France déjà, Ferdinand Ferber expérimentait des planeurs fondés sur les descriptions fournies par Wilbur au cours de sa conférence de 1901 devant la Western Society of Engineers; avant la fin de cette année, Ferber avait tenté, sans succès, de faire voler un modèle réduit à moteur. Et, de Washington, Samuel Langley venait d'écrire aux Wright pour obtenir des renseignements sur leurs «Surfaces courbes spéciales», s'invitant presque à Kitty Hawk pour assister à leurs expériences.
Poliment éconduit, Langley insista; en décembre, il demanda à Octave Chanute d'intercéder en sa faveur auprès des Wright, expliquant qu'il voulait en apprendre davantage sur «leur système de commandes». De toute évidence, l'éminent responsable de la Smithsonian Institution était à la recherche d'informations qu'il pourrait utiliser dans la construction de son «Aerodrome» en vraie grandeur. Chanute transmit la demande; Wilbur répondit que ni lui ni Orville n'avaient de temps à consacrer à Langley. «De nombreux problèmes nous occupent actuellement», expliqua-t-il.
L'un d'entre eux au moins nécessitait une solution immédiate: la construction d'un moteur léger. Les Wright avaient opté pour le moteur à essence, avec l'espoir qu'ils en trouveraient un auprès des nombreux constructeurs d'automobiles américains. Mais aucun d'entre eux ne répondit aux spécifications émises par les frères, et tous leur étaient proposés à des prix prohibitifs.
Pleins de ressources comme à l'accoutumée, les frères Wright décidèrent d'étudier et de construire leur propre moteur. Toute leur expérience en la matière se limitait à la construction du petit générateur équipé d'un seul cylindre qui actionnait les machines de leur atelier, mais les frères se sentaient de taille à résoudre le problème. Ils se proposèrent de réaliser un appareil d'un aérodynamisme si parfait que sa propulsion n'exigerait guère de moteur compliqué ou puissant.
Les Wright se firent assister dans leur entreprise par l'habile mécanicien Charles Taylor. L'improvisation constitua la base de leur travail. «Nous ne dressâmes aucun plan», rapporte Taylor. «L'un de nous dessinait la pièce dont nous parlions sur un morceau de papier que je clouais au-dessus de mon établi.» Puis Taylor fabriquait la pièce, à l'aide de la perceuse et du tour, qui constituaient les seules machines à travailler le fer de l'atelier.
Le mécanicien réalisa en six semaines seulement le moteur à quatre cylindres à l'aide de cet outillage rudimentaire. Avec ses 63 kg et sa puissance de 12 ch, il ne s'agissait pas d'une machine très sophistiquée. Mais, pour un poids moindre, elle développait davantage de puissance que les moteurs proposés par les fabricants d'automobiles. Et les frères étaient persuadés que, malgré sa petite taille, elle serait parfaitement capable de propulser leur machine volante.
Tandis que le moteur était en cours de construction, Wilbur et Orville s'attaquèrent au problème de l'hélice. Les Wright croyaient qu'il s'agissait d'une question relativement facile. Les navires utilisaient l'hélice depuis longtemps, et les frères avaient l'intention de travailler à partir des formules établies par les ingénieurs des constructions navales. Mais le problème se révéla en fait beaucoup plus compliqué que cela, car, malgré de minutieuses recherches effectuées dans les bibliothèques, Wilbur ne découvrit rien de satisfaisant. Les hélices de bateau s'étaient, semble-t-il, développées à travers des essais successifs, et on savait peu de chose sur leur comportement réel. En fait il n'existait aucune théorie du fonctionnement de l'hélice, aussi bien dans l'eau que dans l'air.
Les Wright n'avaient pas le loisir d'appliquer à la construction de leur hélice les méthodes empiriques fondées sur une série d'essais successifs des formes qu'utilisaient les ingénieurs navals. Ils durent au contraire, avant de commencer la fabrication, effectuer des études et des calculs personnels qui leur permettent de concevoir une hélice véritablement efficace.
Ils se rendirent compte bien vite que l'hélice aérienne se présentait fondamentalement comme une aile d'aéroplane animée d'un mouvement circulaire. Ils savaient déjà comment étudier le comportement de surfaces se déplaçant en ligne droite, aussi leur parut-il logique d'appliquer les mêmes méthodes pour une hélice tourbillonnante. Cependant, ainsi que les frères l'écrivirent par la suite, le problème se révéla, au fur et à mesure de leur étude, beaucoup plus complexe. «La machine se déplaçait en avant, l'air dans le sens opposé, les hélices tournaient latéralement, tout bougeait, et il paraissait impossible de trouver un point de départ nous permettant d'analyser des réactions différentes et simultanées. C'était la confusion la plus totale.»
Pendant plusieurs semaines, l'atelier des Wright devint le siège de discussions animées, qui menaient à de violents échanges de mots entre Wilbur et Orville. Les frères mirent trois mois à effectuer les mesures et les calculs nécessaires à la mise au point de leurs hélices. En avril 1903, celles-ci étaient terminées. Chacune des pales, longue de 2,4 mètres sur 45 cm, délicatement profilée, comprenait trois épaisseurs de- planches de sapin mesurées avec précision, soigneusement encollées, et mises en forme à la hachette et à la plane. Ces hélices, construites pour la première fois à partir de calculs rigoureux, seraient montées en arrière de la voilure, pour éviter à l'appareil de subir la turbulence créée par le mouvement des pales, et tourneraient en sens contraire, afin de neutraliser l'effet de couple.
L'appareil lui-même était encore en cours de construction, et l'on ne pouvait être assuré du succès avant de l'avoir achevé et essayé. Cependant les Wright sautaient littéralement de joie à mesure que leur travail avançait et qu'ils prenaient confiance dans leur machine propulsée. Dans une lettre enthousiaste adressée le 7 juin 1903 à son ami George Spratt, Orville décrivait la mise au point des hélices. «Tous les travaux que nous avons pu consulter ne présentaient aucun intérêt», écrivait-il, «aussi nous sommes-nous efforcés d'établir notre propre théorie sur la question; nous avons découvert très vite, comme d'habitude, que les hélices construites jusqu'à maintenant reposaient toutes sur des calculs faux.» Ils avaient donc, expliquait-il, fabriqué leurs propres hélices à partir de leurs calculs personnels «qui, eux, se sont révélés parfaitement justes», soulignait de plus Orville.
La conception d'hélices ne constituait pas le seul domaine dans lequel les frères aient damé le pion aux prétendus experts. «Nous nous sommes également livrés à des essais pour déterminer la meilleure forme à donner aux mâts de notre machine», écrivait Orville, «et là aussi, nous nous sommes rendu compte que tous s'étaient trompés sauf nous!!!» Il faisait remarquer, presque naïvement «N'est-il pas surprenant que tous ces secrets soient restés cachés pendant tant d'années pour que nous puissions nous-mêmes les découvrir!!»
En vérité, avec la mise au point de leurs hélices, lés Wright avaient découvert ou perfectionné tous les éléments essentiels du vol humain que les plus habiles chercheurs avant eux n'avaient pas pu trouver. Leur système de commandes était au point. La forme des ailes de leur machine avait été étudiée de manière à assurer la portance optimale. Le moteur et les hélices avaient été conçus pour offrir le maximum de poussée nécessaire au vol soutenu, et annuler ainsi la traînée provoquée par la résistance de l'air de même que la force de gravité, due au poids de l'appareil lui-même. Les Wright étaient quasiment convaincus que leur machine parviendrait à voler; et qu'il ne leur restait plus qu'à passer aux essais, afin de démontrer à quel point ils avaient bien tiré parti de leurs découvertes.
Les tests devaient bientôt avoir lieu, mais les deux frères étaient loin de se douter des difficultés qu'ils allaient rencontrer.

Leur arrivée aux dunes de Kitty Hawk, le 25 septembre 1903, ressembla à celles des années précédentes. Dès le lendemain, le camp de Kill Devil Hills se trouvait à nouveau habitable, et en attendant l'arrivée, en provenant de Dayton, des pièces et du matériel nécessaires à la construction de leur nouvelle machine, les frères entreprirent de bâtir un second hangar, pour y entreposer l'appareil à moteur et y aménager un atelier. En même temps ils remirent en état de vol le planeur de 1902, et bientôt on les vit de nouveau survoler la plage en tous sens.
Leurs essais dépassèrent tout ce qu'ils avaient réalisé auparavant. Ils ne cherchaient plus désormais à battre des records de distance. Leur but était d'augmenter la durée des glissades. Au cours de ce premier jour, le lundi 28 septembre, Wilbur et Orville accomplirent quelque 75 glissades, par des vents variables; durant un vol plané d'à peine 16 mètres, Wilbur resta suspendu en l'air pendant le temps incroyable de 26 secondes et 2/5. De nouveaux records furent établis les jours suivants, et, après avoir procédé à quelques petites mises au point au niveau de la queue de l'appareil et du système de gauchissement, chacun des frères réussit à effectuer des glissades de plus d'une minute. Entre deux séances d'entraînement ils flânaient jusqu'à la station de sauvetage de Kill Devil, écrivaient lettres ou cartes postales, et poursuivaient la construction de leur hangar.
Le jeudi 8 octobre, juste avant qu'il soit terminé, Dan Tate et deux habitants de Kitty Hawk arrivèrent avec le reste du matériel. A peu près au même moment, de lourds nuages noirs apparurent à l'ouest et des vents de 50 à 65 km/h balayèrent le campement. Les hommes montèrent rapidement les gonds de la nouvelle porte, et achevèrent leur travail juste avant le début de la tempête. La pluie tomba à seaux, et le vent se déchaîna toute la nuit.
Le lendemain, alors que le vent forcissait, les frères déballèrent les caisses nouvellement arrivées et se mirent à monter leur machine propulsée en commençant par le plan supérieur. A peine avaient-ils commencé que l'eau vint envahir le sol; la tempête devait atteindre 120 km/h.
Durant toute la fin de la semaine, le vent et la pluie continuèrent et la tempête ne se calma que le lundi. Le temps n'entrava guère les plans des frères Wright: le hangar terminé, ils pouvaient y rester pour travailler à leur machine. Mais la tempête leur rappela que l'hiver approchait, risquant de couper court à leurs expériences. Et sans doute se demandaient-ils où en était Langley, dans sa propre course au vol piloté et propulsé.
Ils s'inquiétaient à juste titre. Tandis que Manly mettait au point le moteur, Langley et son équipe avançaient dans leur difficile tâche de construction d'un «Aerodrome» en vraie grandeur. Depuis le mois de juillet, des rumeurs circulaient sur l'imminence du lancement, et Wilbur avait fait remarquer à Chanute qu'il serait «intéressant» d'en apprendre davantage sur la machine de Langley, afin de calculer ses chances de succès. Langley avait travaillé dans le plus grand secret, et les descriptions des journaux paraissaient si farfelues que Wilbur perdit tout espoir d'évaluer les chances de l'«Aerodrome». Mais il dut se souvenir, non sans humour, de la curiosité qu'avait manifestée jadis Langley à propos de leurs courbures d'ailes et de leur système de commandes.
Wilbur et Orville, isolés dans la tempête de Kitty Hawk, apprirent avec près d'une semaine de retard la tentative de lancement de Langley et son échec cuisant, le 7 octobre. Ils n'étaient pas hommes à se réjouir du malheur des autres, mais ils se sentirent franchement soulagés à l'idée que Langley, malgré son avance et les ressources substantielles dont il disposait, n'avait pas réussi à les battre. Persuadé qu'il n'entendrait plus parler de «I'Aerodrome», Wilbur écrivit à Chanute: «Je vois que Langley a tenté sa chance, et qu'il a échoué. C'est à notre tour maintenant, et je me demande si nous réussirons.»
George Spratt, qui ne voulait pas manquer le moment où les Wright essaieraient leur machine propulsée, se présenta pour sa visite annuelle le 23 octobre. Il apportait avec lui un temps pluvieux et glacé, mais les frères disposaient, pour lutter contre le froid, d'un poêle à bois fabriqué avec un grand bidon, et procédèrent assez rapidement à l'assemblage de leur nouvelle machine. Ils purent même pratiquer quelques glissades supplémentaires avec le planeur de 1902. C'est alors que Chanute transmit des nouvelles alarmantes. Langley devait présenter le 8 novembre une requête en vue d'obtenir des subsides supplémentaires pour la poursuite de ses travaux. Il y avait tout lieu de croire qu'il obtiendrait l'argent; et l'on pouvait être sûr qu'il se livrerait à de nouveaux essais sur son « Aerodrome ».
Saisis encore une fois par la crainte de voir leurs propres efforts annihilés par un succès de Langley, les Wright modifièrent leurs plans en catastrophe. Leur intention première avait été d'essayer leur appareil de 1903 sous forme de planeur avant d'y adapter le moteur. Ils abandonnèrent dès lors ces sages résolutions, et le lendemain, 2 novembre, Orville nota brièvement dans son journal que Wilbur et lui «avaient commencé à poser le moteur».
Le propulseur ne constituait pas leur seul sujet de préoccupation. A vide, la machine pesait quelque 274 kg, et son poids était trop élevé pour que des opérateurs au soi puissent la lancer. Un train d'atterrissage à roues ne servirait à rien sur le sable; l'appareil continuerait à atterrir sur ses patins habituels. Mais, pour les décollages, ils décidèrent d'utiliser un petit chariot se déplaçant sur un rail de bois de 18 mètres de long dirigé face au vent.
Spratt pensait que les Wright commettaient une imprudence. Mais cela ne l'empêcha pas de se rendre utile, et le 4 novembre il installa la piste de lancement. Maintenant les Wright travaillaient fiévreusement, et le lendemain la machine se trouva prête; ils effectuèrent les essais de moteur au sol.
On n'aurait pu imaginer pires résultats. Le moteur cracha et pétarada; les hélices s'emballèrent. Elles finirent même par se détacher, endommageant les arbres. Orville se lamentait à l'idée d'avoir à attendre au moins 10 jours avant de pouvoir tenter un nouvel essai. Spratt, persuadé désormais que les Wright ne réussiraient pas, repartit pour Dayton dans l'après-midi, emportant avec lui les arbres des hélices afin de les faire réparer par Charlie Taylor.
Chanute arriva le lendemain pour une visite de 6 jours. Il était loin de partager le pessimisme de Spratt; quelques semaines plus tard il lui écrivait même que la machine des Wright constituait à son avis «l'appareil le plus prometteur qui ait jamais été réalisé». Les Wright faisaient tout leur possible pour se montrer à la hauteur. En attendant l'arrivée des pièces réparées, ils se livrèrent à des calculs supplémentaires pour évaluer les performances des hélices, retendirent le haubannage de la voilure et essayèrent le rail de lancement à l'aide du planeur de 1902. Profitant de ce repos forcé, Orville se remit à l'étude du français et de l'allemand; les deux frères passaient le temps à lire, à s'inquiéter, à se quereller et à fendre du bois.
L'hiver s'installait pour de bon. Le matin, l'eau gelait dans les flaques et dans leur cuvette de toilette. Certains jours, les frères ne pouvaient travailler, tant leurs doigts étaient engourdis. Le temps ne se montrait guère propice aux essais en vol, et les Wright espéraient seulement que Langley ne bénéficiait pas de meilleures conditions atmosphériques sur son terrain de lancement du Potomac, à 300 km au nord des sables de Kitty Hawk.
Le vendredi 20 novembre, l'arrivée des arbres d'hélice et de vivres les réconforta. Après le repas, les frères montèrent à nouveau les hélices pour les tester, mais ils s'aperçurent cette fois que les pignons d'entraînement des chaînes n'étaient pas liés aux arbres, ce qui empêchait les hélices de tourner. «Le jour s'achève dans la plus noire mélancolie», nota Orville dans son journal ce soir-là.
Le lendemain leur mélancolie s'effaça quelque peu, quand ils eurent l'idée d'employer une colle spéciale qu'ils utilisaient normalement pour fixer les pneumatiques de bicyclette sur leurs jantes. «Grâce à la colle d'Arnstein», écrivit Orville à Charlie Taylor, «nous avons fixé ces pignons si solidement que je doute fort qu'ils puissent se décoller à nouveau. Moteur et hélices, ajoutait-il, se sont comportés à merveille au cours d'essais statiques.»
Les frères avaient décidé de procéder à leur première tentative de vol le 25. Mais au moment où ils se préparaient à sortir la machine du hangar, une petite pluie glacée se mit à tomber. La température, déjà très froide, baissa encore tandis qu'un vent violent de 40 km/h commençait à souffler du nord. Pendant deux jours les Wright restèrent enfermés, pelotonnés contre leur poêle de fortune.
Le 28, un samedi, la chance parut se mettre de leur côté. Le temps s'adoucit, le vent tomba, et les frères se préparèrent à nouveau pour leur vol d'essai. Ils passèrent la matinée à tester le moteur, et tout semblait avoir fonctionné à merveille quand, au sixième ou septième essai, ils décelèrent quelque chose d'anormal au niveau d'un arbre d'hélice. Un examen plus approfondi permit de découvrir qu'une fissure était apparue dans le métal.
Ce nouvel accident semblait signifier le désastre. L'hiver approchait, et avec lui disparaissaient les dernières chances d'obtenir des conditions atmosphériques favorables au vol. Les frères n'avaient aucune nouvelle de Langley, mais ils le croyaient toujours dans la course. Il n'y avait pas de temps à perdre. Orville partit le lundi matin pour Dayton. Il comptait revenir le plus vite possible avec de nouveaux arbres d'hélice plus résistants, en acier trempé.
Et en effet Langley était toujours en lice. Il se préparait activement à réaliser une seconde tentative de lancement de son «Aerodrome» piloté. Insensible aux railleries de la presse, et grâce aux fonds complémentaires accordés par la Smithsonian Institution, il avait ordonné la réparation de sa machine endommagée; son équipe travaillait d'arrache-pied depuis plusieurs semaines à la remettre en état et à en modifier le système de lancement, cause selon lui de l'échec du mois d'octobre. Langley était bien décidé à réussir un vol au prochain essai.
Le 8 décembre 1903, à Washington, le temps ne se montrait guère propice à un décollage. L'hiver s'était installé, et le Potomac charriait des blocs de glace. Mais le ciel était dégagé, et Langley ne pouvait se permettre d'attendre plus longtemps. Il avait épuisé ses derniers subsides, et ne pouvait ajourner l'essai de l'«Aerodrome» reconstruit.
Pour gagner du temps, la maison flottante n'avait pas été ramenée à son site habituel de Wide Water, en Virginie. On l'avait remorquée jusqu'au confluent du Potomac et de l'Anacostia. En fin d'après-midi, l'«Aerodrome» se trouvait sur les lieux, prêt à décoller. Le vent soufflait à plus de 40km/h et l'obscurité hivernale commençait à tomber quand Charles Manly, revêtu de longs sous-vêtements et d'un gilet de sauvetage, monta dans l'habitacle du pilote et emballa le moteur pour une dernière vérification avant l'envol.
Des observateurs militaires, des reporters, un médecin et quelques curieux se tenaient à proximité. Pour Langley, la tension devenait presque insupportable. Agé de 69 ans, il avait consacré 17 années de sa vie à la mise au point d'une machine propulsée. L'enjeu était considérable; l'appareil devait voler.
A 16 h 45, la catapulte précipita l'« Aerodrome » en direction du ciel obscurci. La machine fit un bond en hauteur avant d'atteindre l'extrémité du rail; puis elle se cabra, sa queue se plia et cassa. L'« Aerodrome » tomba en arrière dans le fleuve, à quelques mètres de la maison flottante. Manly plongea, les pieds en avant, cramponné à l'habitacle, luttant contre la machine qui l'entraînait vers le fond. Son gilet de sauvetage s'accrocha à une pièce métallique, et il eut besoin de toute sa force pour l'arracher et se libérer avant que ses poumons ne s'emplissent d'eau glacée. Puis il plongea, s'éloigna de l'appareil à la nage et, faisant surface, heurta de la tête un bloc de glace. Quelques instants plus tard il était hissé à bord de la maison flottante; tandis que le médecin l'enroulait dans des couvertures et lui administrait une rasade de whisky, il manifestait sa déception en bredouillant une bordée de jurons.

La queue arrachée et prête à tomber, l'"Aerodrome" de Samuel Langley se redresse avant de sombrer dans le Potomac, le 8 décembre 1903. Cet échec, le second en deux mois, mit fin à ses recherches aéronautiques.

Une fois de plus, l'«Aerodrome» avait échoué. Ridiculisé par la presse, Langley, découragé, maintint que la faute provenait encore du système de lancement. En fait, et ni Langley ni les Wright ne le savaient à l'époque, le lourd appareil n'aurait jamais pu voler. Instable, incontrôlable et sous-motorisé malgré le magnifique propulseur conçu par Balzer et Manly, l'«Aerodrome» était condamné dès le départ à s'abîmer dans le fleuve.
Dans certains milieux, l'échec de l'«Aérodrome» vint conforter l'opinion selon laquelle le vol du plus lourd que l'air n'était pas à la portée de l'homme. «Le lamentable fiasco que Langley vient de connaître dans sa tentative de navigation aérienne était tout à fait prévisible», nota un éditorialiste du New York Times. «C'est seulement dans 10 millions d'années, et grâce à l'effort conjugué des mathématiciens et des mécaniciens, qu'on parviendra à réaliser une véritable machine volante.»
Les Wright étaient résolus à prouver le contraire. Orville revint à Kitty Hawk avec ses nouveaux arbres d'hélice le vendredi 11 décembre. Il avait appris dans le train le second échec de Langley et, lorsque Wilbur sut la nouvelle, les frères réalisèrent qu'ils restaient seuls en course. Ils étaient maintenant les seuls au monde à pouvoir prouver que les sceptiques avaient tort, et à avoir quelque chance de voler dans un avenir proche.
Ils ne perdirent pas de temps. Langley n'était plus un rival, mais ils devaient encore tenir compte de l'assaut menaçant de l'hiver. En outre, ils espéraient passer la Noël en famille. Le samedi, les frères montèrent les arbres d'hélice et sortirent la machine du hangar. Le temps était assez doux mais le vent trop faible pour voler. Les Wright placèrent alors l'appareil sur son chariot et le firent courir le long du rail, pour juger de la rapidité d'une manoeuvre à la main. Tout marchait bien, quand la queue accrocha l'extrémité du rail et se brisa. Ne pouvant plus rien tenter pour ce jour, les frères poussèrent à nouveau leur machine dans son abri.
La semaine suivante, ils se mirent à l'ouvrage avec une ardeur renouvelée. Ils passèrent la matinée du lundi à remettre en état la queue de l'appareil. Le temps était beau et clair, mais le vent trop faible pour exécuter un décollage en terrain plat; ne voulant pas perdre cette occasion de voler, les frères décidèrent de lancer la machine le long de la pente de Big Hill. En début d'après-midi, ils attachèrent un fanion au toit du hangar, signal convenu à l'avance avec l'équipe de la station de sauvetage, pour la prévenir qu'un essai allait être mené, et déplacèrent le lourd engin jusqu'à la grande dune en le faisant rouler le long de son rail, qu'ils avançaient au fur et à mesure de leur progression.
Cinq hommes de la station de sauvetage arrivèrent à temps pour aider les frères à hisser le rail quarante cinq mètres plus haut et à y installer la machine. Et deux petits garçons qui étaient accourus pour contempler l'étrange bête ailée, posée au sommet de la dune, restèrent là à écarquiller les yeux, jusqu'au moment où, le moteur démarrant dans un bruit assourdissant, ils effectuèrent, comme le note Orville, «une retraite précipitée».
Les Wright tirèrent à pile ou face pour décider qui effectuerait le premier vol. Wilbur gagna, et prit place sur le plan inférieur. Tandis qu'Orville maintenait l'extrémité droite de l'aile afin d'assurer l'équilibre de la machine, Wilbur libéra le câble de retenue, et l'appareil se mit à rouler avec tant d'aisance qu'Orville le laissa poursuivre seul sa course. Tous les regards étaient fixés sur la machine lorsqu'elle quitta la piste 1 ou 2 mètres avant de parvenir à son extrémité. Orville déclencha son chronomètre. L'appareil s'éleva brusquement en un bond jusqu'à une hauteur de près de 4,60 mètres.
Mais l'avant était trop redressé. Wilbur, ignorant comment réagissaient les commandes de profondeur de la machine propulsée, était monté trop brusquement. La perte de vitesse était inévitable, 3 secondes et demie plus tard, l'appareil laboura le sable à quelque 32 mètres de l'extrémité de la piste; l'aile gauche, le gouvernail de profondeur et l'un des patins encaissèrent tout le choc. Malgré cette mésaventure, les frères ne se montrèrent nullement abattus. «Le décollage s'est révélé un jeu d'enfant», écrivit Wilbur ce soir-là. « La puissance est largement suffisante , et à part une légère erreur, due à notre inexpérience de cet appareil et de son mode de lancement, la machine aurait dû voler magnifiquement. Il ne fait maintenant aucun doute que nous réussirons.» Les Wright étaient arrivés au seuil d'une grande aventure et, visiblement, ils en avaient conscience.

f Kill Devil Hill, Caroline du Nord, le 14 décembre 1903 : Wilbur Wright est couché, aux commandes de son appareil à moteur. Cette première tentative se solda par un échec. Trois jours plus tard cependant, les deux frères étaient prêts pour un nouvel essai.

Le mercredi matin, les dégâts furent réparés. Bénéficiant de vents forts, les Wright installèrent cette fois leur piste de lancement en terrain plat, juste à la porte du hangar, et placèrent leur machine en position de départ. Mais le vent tomba avant qu'ils aient terminé leurs préparatifs, et après plusieurs heures d'attente, ils durent abandonner et rentrer l'appareil.
Le jeudi matin, 17 décembre 1903, le temps ne semblait guère propice à un essai en vol. Les flaques avaient gelé, et le vent du nord soufflait à près de 40km/h. Mais l'hiver était là, et il fallait bien accepter les jours comme ils venaient. De bon matin ils sortirent leur machine, et hissèrent le signal habituel annonçant qu'ils allaient entreprendre un nouvel essai.
A 10 h 30, les frères avaient installé le rail de lancement, face au vent du nord, et 5 observateurs arrivèrent de la station de sauvetage. Tandis que le moteur pétaradait dans l'air glacial, Wilbur et Orville, vêtus comme à l'accoutumée de bleus de travail, casquettes à visière, cravate et col blanc empesé, se retirèrent à l'écart. Après quelques minutes de discussion sérieuse, les frères se serrèrent la main; on aurait dit, rapporta plus tard un spectateur, «qu'ils n'étaient pas certains de se revoir». Puis Wilbur, qui avait pris les commandes trois jours plus tôt, regarda son frère se diriger à pas pressés vers la machine et se glisser à la place du pilote. Les hommes de la station de sauvetage lancèrent des acclamations et des applaudissements d'encouragement. Il était 10 h 35.
Orville écouta le cliquètement du moteur et le sifflement des hélices, et sentit sous lui d'étranges vibrations. Il libéra le câble de retenue, et la machine se laissa aller lentement en avant contre un vent de 43 km/h, tandis que Wilbur courait sans difficulté à ses côtés, maintenant l'extrémité de l'aile droite. L'appareil atteignit une vitesse d'une quinzaine de kilomètres/heure avant de s'élever dans les airs à environ 12 mètres de la fin de la piste. Orville redressa le gouvernail de profondeur, et la machine fit un brusque bond en l'air de 3 mètres, piqua du nez, monta à nouveau, puis fonça vers le sol à un peu plus de 30 mètres de l'extrémité du rail. Entraînant derrière lui la petite troupe des spectateurs, Wilbur se précipita, à travers les tourbillons de sable, jusqu'à l'endroit où la machine s'était posée.
Certains observateurs auraient pu se demander à quoi rimait cette brusque excitation. Après tout, plusieurs fois dans le passé, les Wright avaient réalisé des glissades qui dépassaient les 36,50 mètres couverts en 12 secondes par la machine propulsée. Et tout en se félicitant mutuellement, Wilbur et Orville ne témoignaient curieusement aucune émotion. Mais les Wright avaient bien conscience de ce qu'ils venaient d'accomplir. Le vol avait été bref, mais, ainsi que l'écrivit plus tard Orville, «c'était la première fois dans l'histoire qu'une machine propulsée et pilotée s'était élevée dans l'air par sa propre force, s'était déplacée sans réduction de vitesse, et avait finalement atterri au même niveau que son point de départ».
L'un des témoins de la station de sauvetage se montra plus expressif. «Ils ont réussi!» s'écria-t-il quand il entra en coup de vent dans le bureau de poste pour annoncer la nouvelle. «Que je sois pendu s'ils n'ont pas volé!»

Les frères Wright n'en avaient pas pour autant terminé. Quatre fois de suite ce matin-là, ils prirent l'air. Finalement, Wilbur parcourut 259,68 mètres en l'espace de 59 secondes, mais il atterrit durement, endom- mageant le gouvernail de profondeur. Avec l'aide des observateurs de la station de sauvetage, les deux frères ramenèrent la machine au camp, dans l'intention d'en réparer le gouvernail et de poursuivre les vols. Mais tout à coup une rafale de vent enveloppa l'appareil et le souleva du sable. Tout le monde se rua à la poursuite de la machine, qui roulait dans le vent; quand enfin elle s'arrêta, elle se trouvait dans un tel état qu'il n'était plus question de la réparer immédiatement.
Les Wright dissimulèrent leur déception. En fin d'après-midi ils envoyèrent un télégramme à leur père pour l'informer de leur réussite. Le lendemain, ils entreprirent de démonter l'appareil endommagé et se préparèrent à rentrer à Dayton, «conscients que l'ère de la machine volante était enfin arrivée».

Le monde entier apprit la venue de cette ère nouvelle à travers les récits erronés des journaux qui parurent les jours suivants. L'un d'entre eux racontait même que l'appareil était doté d'une paire d'hélices à 6 pales et avait volé sur 5 km. Les Wright rétablirent une partie de la vérité le 5 janvier 1904, en faisant paraître un bref communiqué décrivant leurs vols réussis. Mais ils ne soufflèrent mot de leur appareil, qu'ils avaient baptisé Flyer. Ils l'avaient conçu et construit à leurs frais, disaient-ils, et n'avaient nullement l'intention «d'en fournir des reproductions ou des descriptions détaillées».
Les frères tentèrent plutôt de mettre au point une version améliorée de la machine, capable de surclasser les performances réalisées à Kitty Hawk. Au milieu de l'année 1904, le Flyer, mis en caisses et placé dans un hangar situé derrière l'atelier de Dayton, appartenait au passé, et Flyer II survolait paisiblement une prairie à quelque 13 km de là. A présent les inventeurs connaissaient parfaitement le maniement de leur machine; ils n'avaient plus besoin des vastes espaces, des vents forts et des sables moelleux de Kitty Hawk.
Les Wright avaient choisi comme nouveau terrain de vol le territoire d'une vaste ferme laitière, propriété de Torrence Huffman, banquier à Dayton. Le pâturage, connu sous le nom de Huffman Prairie, s'étendait sur 100 acres, clôturé sur deux côtés par des bosquets. Les deux frères y venaient travailler quotidiennement de la maison familiale de Hawthorn Street; ils dressèrent à une extrémité de la prairie un hangar en bois pour y construire leur machine. Flyer II possédait un poids supérieur, une structure plus résistante et un moteur plus puissant que son prédécesseur. En outre, la courbure de l'aile avait été diminuée, et les commandes de profondeur disposées différemment autour du pilote, pour en faciliter la manipulation.
En dépit de sa conception moderne, le nouveau Flyer réalisa des performances plutôt décevantes, tout au moins aux yeux de la poignée de reporters et de témoins divers conviés à assister à ses essais en vol à la f in mai 1904. Deux fois de suite les invités attendirent de voir le Flyer II en action, mais des vents contraires, des pluies fines et un moteur défaillant s'unirent pour limiter les performances de l'appareil à un vol sans éclat d'à peine 9 mètres. Naturellement, les journaux ne firent pas grand cas du Flyer.
Les Wright s'en accommodèrent. Les reporters avaient eu leur chance et vraisemblablement ils ne viendraient plus rôder autour d'Huffman Prairie en quête d'histoires sensationnelles susceptibles d'exciter la curiosité. Quelques mois plus tard, quand on apprit que les Wright réalisaient des vois de plusieurs minutes de durée, les inventeurs ne reçurent toujours pas la visite de la presse. «Ils savaient que les dirigeables exécutaient des vols plus longs, et, comme ils étaient incapables de différencier un ballon d'une machine volante, ils n'ont manifesté aucune curiosité», diront plus tard les deux frères à propos des journalistes.
Travaillant désormais sous les seuls regards de quelques amis ou relations de passage, les Wright se lancèrent dans le perfectionnement de leur Flyer. Au cours du printemps et de l'été ils exécutèrent plusieurs vols d'essai de 396 et 427 mètres, tout en acquérant une maîtrise parfaite des commandes.
Au début de septembre ils mirent au point un système destiné au lancement du Flyer, par tous les temps et à grande vitesse. Charlie Taylor, qui participa à sa construction, en fit la description suivante: «Un rail en bois à l'extrémité duquel se dressait un pylône. Nous hissions de lourds poids au sommet de ce pylône, à l'aide de câbles qui, par l'intermédiaire de poulies, passaient sous le rail et venaient s'attacher à l'appareil. Lorsqu'on libérait les poids, la machine était projetée en avant.»
Après quelques jours d'entraînement, le pylône de lancement permit aux frères Wright d'améliorer considérablement leurs performances. Le 20 septembre Wilbur, survolant à faible hauteur Huffman Prairie, exécuta le premier vol en circuit fermé jamais réalisé par une machine volante, couvrant la distance record de 1200 mètres en 1 minute 35 secondes et 2/5.
En ce jour sombre et pluvieux se trouvait parmi les spectateurs un certain Amos I. Root, venu en voiture depuis Medina, dans l'Ohio, à 250 km de là, pour assister aux performances des Wright. Apiculteur et directeur d'une revue intitulée Gleanings in Bee Culture (En glanant dans l'apiculture), Root contempla, ébahi, le vol en circuit fermé du Flyer. Ce fut, comme il le rapporta à ses lecteurs dans son numéro du 1er janvier 1905, comme un conte des Mille et Une Nuits, l'une des visions les plus spectaculaires de sa vie. «Imaginez-vous», écrivait-il, «une locomotive qui a quitté ses rails et monte vers le ciel dans votre direction, une locomotive sans roues, mais dotée d'ailes blanches... ! Eh bien! maintenant, imaginez-vous que cette blanche locomotive, dont les ailes mesurent chacune 6 mètres de long, se dirige droit sur vous dans le bruit assourdissant de ses hélices, et vous aurez une idée de ce que j'ai vu.»
Le récit pittoresque de Root constituait la première description d'un aéroplane en plein vol. L'exploit pouvait paraître extraordinaire car, à cette époque, d'autres luttaient encore en vain pour soulever dans les airs un appareil propulsé; mais il s'agissait là d'une simple étape dans la progression des Wright. Quelques mois plus tard, les deux frères réalisèrent une version encore plus performante de leur première machine volante, et ses caractéristiques furent copiées par la suite par des générations de constructeurs. Le Flyer III s'envola en juin 1905, et subit une série de perfectionnements qui aboutit à la mise au point définitive du système de commandes. A partir du mois de septembre, les frères commencèrent les tests d'endurance. Chaque jour, les records tombaient. Le 26 septembre, 18 km en 18 minutes 9 secondes. Le 29 septembre, 19,3 km en 19 minutes 55 secondes. Le 3 octobre, 24,5 km en 25 minutes 5 secondes. Le 4 octobre, 33,4 km en 33 minutes 17 secondes. Le 5 octobre, le vol le plus long de l'année, 38,9 km en 38 minutes 3 secondes, s'acheva par manque d'essence.
Le premier Flyer construit deux ans auparavant était devenu un véritable aéroplane. En moins de 10 années d'études et d'expérimentations, Wilbur et Orville Wright avaient découvert les secrets du vol, réalisant ainsi le plus vieux rêve de l'humanité. Plusieurs années devaient encore s'écouler avant que l'on en prît conscience. Mais nul ne pouvait arrêter le temps ni effacer les empreintes laissées sur le sable de Kitty Hawk. Plus jamais le monde ne serait le même.

Wilbur et Orville Wright apportèrent des modifications majeures dans la mise au point du planeur: l'invention du gouvernail vertical, qui permet de le diriger, et des gouvernes pour maîtriser le tangage et le roulis. Ils réalisèrent plus de mille vols sur planeur avant de voler sur un engin motorisé .

Orville

Willbur

 

      Planeur n3 1902

Les Wright obtiennent un certain controle sur leur planeur n3 . Un gourvernail arrière mobile, associé au gauchissement des ailes, facilite la prise de virage en inclinaison.

 

24 mai 1931 : Auguste Piccard et Paul Kipfer ont décollés de Augsburg en Allemagne et atteint une altitude de 51,775 pieds. Le 18 août 1932  de Zürich, en Suisse, Piccard et Max Cosyns ont effectués  une deuxième record à 53,152 pieds.
Record :72,177 pieds.(au bout de 27 vols )

 

1948 : Francis Rogallo ingénieur de la NASA ,  dépose un brevet pour son  invention : ( un parachute en forme de Delta )

 

 Rogallo Francis :  père de tous les libéristes .

                                                                                                  

Sa signature : : ( Obtenue lors de la coupe Icare 1997 ) . Il avait 85 ans

                      

                                                                                                                             

  Aile Rogallo .

Les ailes des années 70 étaient toutes de type Rogallo .

 

Il  fut le premier à voler en soaring  dans les années 60 ,  sous un parapente triangulaire de sa conception ,  au dessus des dunes de kitty hawk en Caroline du Nord ; A l'endroit meme ou les frères Wright donnaient naissance à l'aviation .

Son histoire débute par la confection de cerfs-volants à l'aide de rideaux , qu' il testait dans sa souflerie miniature

Il mettra dix longues années pour convaincre la NASA d'étudier le nouveau  concept de son aile biconique et de son parachute triangulaire .

la patrouille de démonstration des parachutistes de l'armée US adopta ce nouveau type de parachute .




Rogallo-Kitty Hawk (USA) 1964

 

1963  : John Dickenson  : pilote d'autogyre, à Grafton, New South Wales, Australie,est sollicité par le club local de ski nautique pour leur construire un cerf-volant pour le Jacaranda Festival ; le taux d'accidentologie est alors de 100% avec les modèles conventionnels. Il construit une maquette ½.
Septembre 1963 : premiers vols du modèle échelle 1 (pilote Rod Fuller).
( Ancêtre du deltaplane  construit à l'aide de  quelques tige en bois, des tubes d'antenne de télévision, et de la toile plastique agricole pour 24 dollars ! )
Oct 1963 : articles et photos dans le Daily Examiner.
11 oct 1963 : Dickenson dépose le brevet 36189 /63 pour sa SKI WING :apparition du trapèze (" A frame ")
Il
fait ses premières courses sous une aile beaucoup plus sûre, une Rogallo qu'il a améliorée, et commence à remporter épreuves et records d'endurance.

 

John Dickenson

1963 Bob et Chris Wills

Bob et Chris Wills (USA) 1963

 

1964 Domina Jalbert : Né à Saint-Michel-des-Saints le 15 décembre 1904, 17e enfant de la famille, Domina avait environ cinq ans lorsque sa mère fabriqua pour lui un cerf-volant fait de petites baguettes de bois et de chiffons trop usés pour y tailler un vêtement. Ce bel "oiseau" le marquera pour sa vie...

Domina Jalbert

Cinq ans plus tard, la terre paternelle ne réussissant pas à faire vivre toute la maisonnée, la famille Jalbert déménage à Woosocket, R.I.

Domina fréquente l'école élémentaire de la paroisse Ste-Anne et passe deux années (1918-1920) au Collège Saint-Joseph de Berthier. Les sports et ses cerfs-volants sont ses passe-temps favoris.

Domina Jalbert vers 1930 À compter de 1920, finies les études organisées. Il lui faut gagner sa vie et aider les siens. Les sports sont une excellente école de discipline : deux fois il devient directeur d'éducation physique. Par ailleurs, ses succès personnels comme athlète le conduisent aux plus grands honneurs : en 1933 il remporte, avec deux excellents partenaires, le chapionnat national des États-Unis à la marche (50 km). À son palmarès : 13 coupes, 123 médailles et bien d'autres trophées !...

Casse-cou invétéré comme plusieurs jeunes de son âge, il devient "pilote d'aréroplane" en 1927, l'année même où Charles Lindberg effectue le premier vol solo au-dessus de l'Atlantique.

La grande crise économique des années '30 l'oblige à abandonner cet autre "sport". Il lui reste ses emplois occasionnels, ses cerfs-volants et ses petits ballons...

Des cerfs-volants et des ballons... Un homme dans la trentaine ne peut guère avancer loin dans la vie avec ça... Il en fut autrement pour Domina Jalbert qui, d'une expérience à l'autre, voyait (à sa grande surprise peut-être) s'accroître sa compréhension intuitive des principes de l'aérodynamique, des lois du vent et ses connaissances dans l'art "precision rigging", essentiel au succès du vol des cerfs-volants et des ballons captifs. Jalbert et ses cerfs-volants
Jalbert et un kitoon En 1939, ses concitoyens de Woonsocket apprenaient avec surprise que ce curieux homme de 35 ans avait été engagé par la "U.S. Rubber Co.", comme monteur en chef, recherchiste et designer ! Domina s'était présenté tout simplement au bureau de la compagnie avec son kytoon, sa première grande invention : un appareil qui allait rapidement lui assurer une renommée mondiale à cause des services qu'il rendra à l'industrie, à la science et à l'humanité.

La Grande-Bretagne s'en servit comme ballons de barrages pendant la Seconde Guerre mondiale. Le contre-amiral Richard-E. Byrd les utilisa lors d'une de ses expéditions dans l'Antarctique.

Des pêcheurs y eurent recours pour retrouver des baleines harponnées et perdues dans la mer de Norvège. L'Institut Rockfeller les munit d'attrape-mouches pour faire des études sur la malaria, etc.

En 1956, Domina Jalbert invente un parachute qui diffère fondamentalement des modèles traditionnels. Selon le Miami Herald, personne n'avait modifié le "standard design" des parachutes au cours des 150 années précédentes.

Parafoil géant Le 13 septembre 1968, un journaliste de Life rapporte les paroles du docteur Nicolaides, président du "Notre-Dame Aero-Space Engineering Department" : "...Jalbert est un génie naturel ; et le parafoil est l'invention la plus extraordinaire, en ce qui concerne les parachutes, depuis Léonard de Vinci..." En septembre 1969, l'éditeur des Annals de l'Académie des Sciences de
New York se dit d'accord avec le docteur John Nicolaides. En mai 1977, Sports Illustrated écrit : "...Jalbert a réalisé un des grands rêves de Léonard de Vinci : faire que l'homme soit à la fois parchutiste et pilote de son propre parachute".

En mai 1981, Domina Jalbert dira au journaliste Gregg Fales du Florida Life : "Ma spécialité, est de harnacher le vent en utilisant l'énergie que le Seigneur a mise à ma disposition..." Faut-il se surprendre alors que, en plus d'avoir été cité en exemple par la marine américaine et d'avoir reçu une mention honorable du même organisme pour ses éminents services, Domina Jalbert ait été reconnu comme le plus grand expert en cerfs-volants. Domina-Cléophas Jalbert est décédé en 1991 à l'âge de 87 ans.

1964 Domina Jalbert of Florida invente  le Ram Air canopy.

Le Parafoil est né. "Le parafoil est la combinaison  du ballon et du  cerf-volant." Le Parafoil n'a pas été inventé comme un dispositif de chute mais pour s'élever .

 

1965 David Barish : David Barish rencontre le vol en 1939 lorsque le gouvernement américain, en mal de pilotes, propose des formations. Il devient ainsi copilote chez TWA sur les lignes transocéaniques. Son frère aîné de trois ans est pilote de B 17, les forteresses volantes. Il est tué lors du débarquement en Normandie. David Barish entre ensuite dans l'US Air Force, où il suit un entraînement de pilote de chasse. Le jour où il réussit l'examen, le Japon capitule. La guerre est finie. Il est alors accepté à la prestigieuse université Cal Tech où il réussit un « master degree » en aérodynamique théorique. Il le met en application, toujours pour l'Air Force, dans le secteur « recherche et développement » à Dayton. En 1953, il quitte l'armée mais reste consultant pour l'Air Force et la Nasa. Il travaille aussi à la soufflerie de Princetown. C'est à ce moment qu'il fait ses premiers treuillés.
En 1955, il sort le Vortex Ring, un parachute révolutionnaire constitué de quatre ailes souples en rotation autour d'un axe. Elles ont le même effet que les pales d'un hélicoptère. Meilleur taux de chute, moins de choc à l'ouverture, deux fois plus léger, absence d'oscillation, le Vortex Ring est surnommé « the Perfect Parachute » . Il est fabriqué par Pioneer, premier fabricant mondial, et est encore utilisé aujourd'hui par l'armée américaine. Autre avantage qui serait bien utile pour lesparapentistes : à fatterro, le Vortex Ring se replie aussitôt, même par vent fort, ce qui évite de se faire traîner au sol ! Par contre, il ne plane pas. Sa finesse est nulle, ce qui permet de l'utiliser lors de tests de finesse pour contrôler la masse d'air.

 

        David Barish (USA)  NASA-Windkanal 1965


C'est en voulant aller dans l'espace que les parachutes sont devenus des parapentes ! 

En 1964, David Barish se penche sur la conception d'un parachute pour le retour au sol des capsules Apollo. Pour éviter de fabriquer des parachutes de 30 mètres d'envergure destinés à des capsules de 5 tonnes, il fait des maquettes de différentes tailles. Il les teste, derrière sa voiture ou à la main, dans une masse d'air régulière sur le ferry de Staten Island.
La première Sailwing est une aile simple, surface rectangulaire et composée de trois lobes. L'avant de chaque panneau est roulé et cousu sur (intrados à la jonction des panneaux. Cela forme une double surface sur 30 cm. En se gonflant, elle rigidifie le bord d'attaque.
Dave Barish explique : « La Nasa n'aurait pas acheté une double surface. Ils voulaient aussi un meilleur plané. C'est pour cela que je suis passé en 1966 à la version à S lobes. Ensuite, la partie en double surface s'est étendue sur 1/3 de la corde. C'est Domina _7albert qui est l'inventeur du parachute entièrement double surface. Les énormes stabilisateurs, je pensais que j'en avais besoin. La toile de api était une évidence, si on veut une aile, il faut le moins possible de porosité. La longueur des suspentes vient de l'expérience des cerf-volistes qui savaient déjà tout à ce sujet. »
Le premier vol, en compagnie de son fils et de Jacques Istel, a lieu en septembre 1965 à Belayre. C'est une station de ski à 2 h de route de New-York, non loin de Woodstock où Hendrix n'a pas encore joué « Purple Haze » ni « Little Wing ».
Ensuite, David se rend souvent sur les pistes du Mont Hunter, dans la même région. Le nouveau sport est baptisée « Slope Soaring » que l'on peut traduire par « vol de pente » .

Passionné de ski, David Berish a une idée folle : un nouveau
sport d'été qui consisterait à descendre en rasant les pentes herbeuses des pistas
Pendant l'été 1966, à l'initiative d'un copain éditeur de la revue « Ski Magazine », il fait, avec son fils, le tour des stations américaines, du Vermont à la Californie. Le but est de montrer que le dope soaring peut devenir une activité à succès en été dans les stations de ski.
« C'était sans doute trop tôt ! précise Dave Barish. A ce moment, le slope soaring,  c'était pour s'amuser. On ne savait pas si on pouvait voler en thermique ou dans le dynamique. On faisait des descentes de piste en rasant le sol, rarement à plus de trente mètres. Je me suis quand même mis plusieurs fois dans les arbres !
A partir de 1966 et pendant deux ans, dans le contrat avec la Nasa, j'étais en concurrence avec Rogallo. Il est venu un jour à la soufflerie pendant mes tests. Il n'a rien dit mais semblait très intéressé. En fait, nous avons tous les deux construit ce qui sera appelé plus tard un parapente. L'Air Force a organisé une journée de démonstration des différents projets en Californie. C'est là que la finesse de 4.2 de mon aile a été mesurée. Une semaine plus tard, le commandement décidait d'abandonner tous les projets utilisant des parachutes. Ils changent d'avis parfois! >
Aujourd'hui, trente ans plus tard, la Nasa est revenue à l'utilisation des parachutes. Le dernier en date, le X34 ou « Space Life Boat »,
conçu pour récupérer les équipages des navettes spatiales, fait 30 mètres d'envergure. La même taille que celui de Dave Barish en 1966 !

« Quand ce contrat s'est terminé,après tant d'efforts, l'ai tout arrêté, commente Dave Barish. En termes de parachute, je n'ai jamaispensé avoir quelque chose de réellement supérieur à ce que faisait Jalbert ou Snyder. Il y avait déjà 30 ou 40 compagnies et autant de procès ! Toute ma carrière professionnelle est dans l'aérodynamique des vitesses subsoniques et supersoniques. Dans la science du vol à basse vitesse, il n y a pas eu grand'chose de nouveau depuis cent ans. La plupart des choses dont on a besoin aujourd'hui étaient écrites dans les livres de Ludwig Prandtl, de l'école allemande d'aérodynamique.
Le " slope soaring " était un hobby. Pour le développer, il aurait fallu que je m'y consacre à plein temps. 'avais d'autres inventions que j'aurais du abandonner. 
Les caissons fermés, le profil, les trims, la toile de spi, les clapets, les suspentes de 8 m, les grands allongements, la technique du déco, les atterros dans les arbres, le paramoteur... tout était déjà là dès les années soixante ! Mais l'activité n'explosera que 20 ans plus tard. Dans les années 80, David Barish fabrique encore une aile avec des caissons semi-fermés puis une aile delta pour son fils. Au début des années 90, à Ellensville, le site le plus proche de New-York, il découvre 30 ailes en action : « I get interested again ! » .
Lors d'un voyage en Europe, il constate à Gstaadt l'ampleur de la nouvelle activité.

source : http://www.bedouet.eu/

 

Reinhold Schmidt . Bambou-Rogallo 1965

1965 Reinhold Schmidt

 

Richard Miller (USA) . Bamboo-Butterfly 1966

1966 Richard Miller . USA

 

1967: Bill Moyes et Bill Bennet , champions de ski nautique ont l'idée d'utiliser des voilures souples delta de 14 pieds carrés Ils remplacent les barres parallèles par un trapèze , bricolent  un harnais . et s'élèvent ainsi au dessus de la mer .

1969:Bill Moyes et Bill Bennet , cascadeurs australiens font des tournées d'exhibition
devant des foules énormes. Bennett fait un triomphe aux championnats US de ski nautique
et survole la Statue de la Liberté, la photo paraît dans tous les magazines US.

 

 

Grace à un largueur ils se désolidarisent du moteur et  volent  librement

 

Quelques records et exploits de ce dernier : 860 m d'altitude en tracté en 1968 ; 2,4 km de distance à partir des pentes enneigées du Mt Crackenback la même année ; 6 h 55 derrière un bateau en 1969 lors d'une tentative ratée de joindre par la mer Sydney à Brisbane (le bateau se désintégrera dans les vagues) ; 8 mn 32 s, 7,5 km de distance et 1 600 m de dénivelé dans les entrailles du Grand Canyon en 1970, un vol qui l'enverra brièvement en prison ; 2 600 m de gain d'altitude en 1971, tracté derrière… un avion (bonjour les turbulences !) ; 1 430 m de gain d'altitude en tracté derrière bateau en 1972 ; dénivelée de 3 210 m en 1973, lâché depuis un ballon, puis distance de 22 km… Depuis 1969, Bill écume aussi le circuit des foires et expos et s'y fait tracter derrière un buggy. Ce n'est pas sans danger et Bill se retrouve 2 fois à l'hôpital, bassin explosé. Mais il est alors le cascadeur le mieux payé des Etats-Unis !

1964-1968 : le vol libre se généralise ; surtout sur  la cote ouest des Etats-Unis

1972  renaissance du delta " à Plaza del Rey (Los Angeles), soaring de bord de mer.
Apparition du Delta en Europe : Mike Harker en Allemagne, Bernard Danis en France...

 

Francis Melvin : NASA 1972

Francis Melvin



Wolfgang Schwarzbauer  1972

Wolfgang Schwarzbauer


1974 : première Coupe Icare à St Hilaire du Touvet.

1973, un américain  Mike Harker , décolle en deltaplane de la Zugspitze en Allemagne. Peu de temps après, il vole de Motta Naluns à Scuol GR. Etaient-ce les premiers vols d'un planeur de pente en Europe? On en est pas certain. Un fait incontestable cependant est que ces évènements eurent un écho retentissant à la télévision, dans les journaux et parmi le grand public. L'apparition régulière des premières ailes delta dans le ciel suisse ne se fit pas attendre  .

1974 : En  France,  Bernard  Danis ,  lui aussi ancien champion de ski nautique , importe le concept et le baptise Deltaplane.Il développent notre sport   par diverses initiatives .

Le 12 mai 1974 , création de la Fédération de Vol Libre .

Elle crée une quarantaine d'école , forme des moniteurs ,

 



Aile Rogallo-Kössen 1975

 

Elle permettra la reconnaissance de notre sport par les ministres concernés et , aboutira à une publication d'un arreté ministériel très libéral , en novembre 1978 .

1978 : Georges Worthington , un Américain  établit sous un planeur ultra-léger rigide (type Mitchell ) une distance de 164,5 (record du monde : homologation FAI ) .

1979 : un autre Américain Jerry Katz  effectue un vol similaire sous voilure souple , ( Pacific Gull Alpine ) . Ce vol n'est pas homologué .

Ces deux vols furent effectués à Owens Valley (Californie ) .