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Le corsaire héros de Saint Malo

 

 

Le plus illustre marin de la fin du XVIIIème siècle et un des plus illustres tout court fut le corsaire Robert Surcouf de Saint Malo. Le grand père de Surcouf était corsaire et bien que ses parents, eux même commerçants, le destinaient à la prêtrise, Robert s'engage dès 15 ans comme volontaire sur l'Aurore en partance vers les Indes. La valeur n'attendant pas le nombre des années, à vingt ans, en 1793, il est déjà capitaine de "La Créole" qui fait le trafic de Bois d'Ebene.

Plus tard, Surcouf cette fois titulaire des "lettres de marque" prend le commandement du navire nantais "La Clarisse" et va se promener dans l'océan indien où il enchaîne capture sur capture : Anglais, Danois et Américains, il n'y a pas de petits profits ! Le 31 Août 1799, c'est le tour de "La Sybille" anglaise de rendre les armes alors qu'elle était (une fois de plus) bien plus puissante que lui. "La Confiance" est le prochain outil de ce corsaire sans peur, dotée de 18 canons, elle le conduira fidèlement à de nombreuses victoires. Surcouf est devenu Le corsaire dont on ne dénombre plus les prises et dont l'audace n'a plus de limite. Le 26 octobre 1800, un combat titanesque l'oppose au "Kent" aux 38 canons et 437 hommes... Là on se dit : "tout a une fin", mais pas pour Surcouf dont l'épopée se poursuit avec une victoire de plus à son actif.

Sur les remparts de Saint Malo, Surcouf pointe son doigt vers l'angleterre...

Finalement, à 28 ans, le corsaire sort du circuit mais ce n'est pas les pieds devant comme on pourrait le penser. Surcouf est devenu tellement riche que plus rien ne justifie ses croisières animées. Qu'à cela ne tienne, la fureur de naviguer l'arrache six ans plus tard à son existence tranquille. Il fait construire un trois mats qu'il baptise "Le Revenant" et reprend la mer. Les anglais se prennent à nouveau à trembler jusqu'en 1809 où Surcouf, repu pour de bon cette fois, se converti en armateur et mène une existence paisible jusqu'à sa mort.

Aujourd'hui, Surcouf a sa statue, l'épée au poing sur les remparts de la ville fortifiée de Saint Malo (Ille et Vilaine). Quoi de plus normal que l'effigie du plus célèbre corsaire sur les remparts de la cité corsaire où il est né et enterré !? Plus tard, alors qu'il n'avait pu obtenir les "Lettres de marque" lui autorisant l'assaut des autres navires, son instinct prenant les reines, il va s'offrir l'abordage de quatre vaisseaux anglais depuis son "Emilie" de 180 tonneaux armés de quatre cannons et dont la mission n'était rien d'autre que de ramener des tortues, du maïs et du riz des îles Seychelles. Une fois la bataille remportée, il prend le commandement de l'un d'eux: "Le Cartier" et laisse l'"Emilie" à son second. Toujours aussi motivé, il s'empare d'un cinquième navire et alors qu'il croise le "Triton" un puissant vaisseau armé jusqu'aux dents (26 canons et 150 marins) la tentation devient trop forte. Ses 17 homes feront l'affaire (après tout, ce sont des bretons!!) Fins tireurs, les marins de Surcouf déciment l'équipage adverse qui finira par se rendre. A son retour sur l'île de France (actuelle île Maurice) c'est l'ovation. Le hic, c'est que sans les fameuses "lettres de marque" tout les profits doivent être donné au gouverneur (qui a du s'en frotter les mains). Lors de son arrivée en France, on lui alloue tout de même une récompense de 66 000 livres pour son héroïsme.